Peux-tu te présenter et présenter Randi ?

Je m’appelle Camille et mon binôme c’est Randi, un cheval hongre (ndlr cheval castré) de race Selle français de 17 ans cette année. Je l’ai acheté à mon ancien coach il y a 4 ans. Depuis, nous ne nous quittons plus. Il m’a même suivi à Lille lorsque j’y ai déménagé il y a deux ans. Souvent, les déménagements ou les mutations géographiques peuvent être freinées pour des raisons logistiques et de transport de nos chevaux. Mais, je ne me vois pas partir sans lui et encore moins, loin de lui ! Nous pratiquons ensemble des « CSO », dont le but est d’enchaîner des obstacles dans un ordre prédéfini, sans faire tomber une barre de l’obstacle au sol, et avec le meilleur temps. Nous évoluions sur des amateurs 2 (1m10), et à présent des amateurs 3 (1m / 1m05). Ce choix de régression est dû à l’âge de Randi. La retraite d’un cheval tourne autour de 18 ans, alors je souhaite l’« économiser » pour profiter un maximum de lui !

Depuis quand pratiques-tu l’équitation ?

Personnellement, je monte à cheval depuis mes 2 ans, grâce à mon papa, cavalier occasionnel (j’aurai 30 ans cette année). L’équitation représente plus qu’une passion à mes yeux. Il s’agit d’une de mes raisons d’être. Je pratique ce sport 5 à 7 jours par semaine depuis une dizaine d’année, et pour progresser cette année, j’ai également le soin de m’occuper d’une jument de 13 ans, Cristal des As Z, qui appartient à une amie. J’espère qu’ensemble nous réussirons à progresser sur de plus grosses épreuves.

L’équitation est-il un sport difficile d’accès ?

C’est parfois compliqué de se faire une place dans ce sport car c’est un milieu très onéreux, au-delà du prix d’achat du cheval, il faut payer sa pension (son box dans une écurie), les frais de maréchalerie, vétérinaire et ostéopathique une dizaine de fois par an, le coaching, et les frais de concours (le transport du cheval, son box sur place pour les quelques jours de concours, les engagements aux épreuves). Ayant l’équitation dans les tripes, je me suis toujours débrouillée pour subvenir à ce sport, que ce soit par des jobs étudiants ou à mi-temps durant mes études ou par le biais de sponsor tel que GESCO. Également j’ai passé l’examen d’entrée du DEJEPS qui peut à l’avenir me permettre d’être coach en compétition pour l’équitation, si je décide d’en faire mon métier un jour. Je rêve secrètement d’avoir ma propre écurie, affaire à suivre !

Qu’est-ce qui te motive le plus dans ce sport ?

Ce qui me motive le plus dans ce sport c’est de pouvoir évoluer avec les chevaux. Ces animaux sont incomparables aux autres, ils sont des éponges à émotions, loyaux et offrent à leur cavalier vraiment plus qu’ils ne reçoivent. Quand le lien est noué avec le cheval, c’est un sentiment incroyable. Les chevaux nous apprennent à d’abord se gérer soi-même avant de les gérer eux. Randi était un cheval franchement délaissé par son ancien propriétaire, qui ne lui apportait que peu d’attention. Il était à nos débuts, très méfiant, brutal, et ne respectait pas l’Homme : il s’imposait. En très peu de temps, il est devenu très curieux et très attentif à moi-même et notre relation. Ce cheval, c’est 680 kilos d’amour. Nous formons vraiment un couple. Nous ne pouvons pas finir les phrases de l’autre mais nous nous connaissons par cœur et nous anticipons les gestes ou émotions de l’autre, nous sommes très complémentaires. Quand un pareil lien est tissé avec son cheval, on a tout gagné.

Ou pouvons-nous vous trouver toi et Randi ?

A l’heure actuelle, les deux chevaux et moi-même sommes installés au Haras du Rucher (autour de Nancy, 54) chez Arnaud Barbier. C’est un cavalier exceptionnel et un coach très pédagogue. Sa manière de voir l’équitation a tout de suite matché avec la mienne. Mon but, que ce soit avec Randi, Cristal ou n’importe quel autre cheval que je monte, c’est leur bonheur avant tout. Il ne faut pas oublier qu’ils nous autorisent à monter sur leur dos. Je ne vais jamais travailler avec eux dans la contrainte et la force. Je varie leur travail toute la semaine, entre le travail de dressage qui permet au cheval de se muscler et d’apprendre à se mobiliser tout en décontraction pour un meilleur travail à l’obstacle. Également, les week-ends hors concours sont consacrés à la détente (balade, liberté ou pré).

Quel est ton objectif pour cette saison ?

La saison dernière nous obtenons le titre de Vice-Champion du Grand Est avec Randi (sur une centaine de participants), en catégorie amateur 3. Nous espérons refaire un podium cette année. Randi est encore plus compétiteur que moi, dès qu’il entre sur la piste du concours, il sait ce qu’il à faire et que le temps est compté, je n’ai qu’à bien m’accrocher ! Et j’ai hâte de découvrir jusqu’où nous pourrons aller avec Cristal.